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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/287

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CONTES ARABES.

lerie, surpris de cet accident, tourna la tête du côté du prince de Perse, et au lieu de le voir appuyé contre la jalousie pour regarder comme lui, il fut extrêmement étonné de le voir étendu à ses pieds sans mouvement. Il jugea par-là de la force de l’amour dont ce prince était épris pour Schemselnihar ; et il admira cet étrange effet de sympathie, qui lui causa une peine mortelle à cause du lieu où ils se trouvoient. Il fit cependant tout ce qu’il put pour faire revenir le prince, mais ce fut inutilement. Ebn Thaher étoit dans cet embarras, lorsque la confidente de Schemselnihar vint ouvrir la porte de la galerie, et entra hors d’haleine et comme une personne qui ne savoit plus où elle en étoit. « Venez promptement, s’écria-t-elle, que je vous fasse sortir. Tout est ici en confusion, et je crois que voici le dernier de nos jours. » Hé comment voulez-vous que nous partions, répondit Ebn Thaher d’un ton qui marquoit sa tristesse ? Approchez de grâce, et voyez en quel état est le