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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/313

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CONTES ARABES.

de vous voir. Privée de votre présence, je cherche à me tromper en vous entretenant par ces lignes mal formées, avec le même plaisir que si j’avois le bonheur de vous parler.

» On dit que la patience est un remède à tous les maux, et toutefois elle aigrit les miens au lieu de les soulager. Quoique votre portrait soit profondément gravé dans mon cœur, mes yeux souhaitent d’en revoir incessamment l’original, et ils perdront toute leur lumière, s’il faut qu’ils en soient encore long-temps privés. Puis-je me flatter que les vôtres aient la même impatience de me voir ? Oui, je le puis : ils me l’ont fait assez connoître par leurs tendres regards. Que Schemselnihar seroit heureuse, et que vous seriez heureux, prince, si mes désirs, qui sont conformes aux vôtres, n’étoient pas traversés par des obstacles insurmontables ! Ces obstacles m’affligent d’autant plus vivement, qu’ils vous affligent vous-même.

» Ces sentimens que mes doigts