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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/324

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LES MILLE ET UNE NUITS,

CXCVIIIe NUIT.

Ebn Thaher, après avoir marché quelque temps avec l’esclave confidente, la quitta, et retourna dans sa maison, où il se mit à rêver profondément à l’intrigue amoureuse dans laquelle il se trouvoit malheureusement engagé. Il se représenta que le prince de Perse et Schemselnihar, malgré l’intérêt qu’ils avoient de cacher leur intelligence, se ménageoient avec si peu de discrétion, qu’elle pourroit bien n’être pas long-temps secrète. Il tira de là toutes les conséquences qu’un homme de bon sens en devoit tirer. « Si Schemselnihar, se disoit-il à lui-même, étoit une dame du commun, je contribuerois de tout mon pouvoir à rendre heureux son amant et elle ; mais c’est la favorite du calife, et il n’y a personne qui puisse