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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/358

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LES MILLE ET UNE NUITS,

river. » La confidente l’avoit bien prévu : elle n’eut pas plutôt appris à Schemselnihar la frayeur du joaillier, que Schemselnihar se mit en état d’aller chez lui.

Il la reçut avec toutes les marques d’un profond respect. Quand elle se fut assise, comme elle étoit un peu fatiguée du chemin qu’elle avoit fait, elle se dévoila, et laissa voir au joaillier une beauté qui lui fit connoître que le prince de Perse étoit excusable d’avoir donné son cœur à la favorite du calife. Ensuite elle salua le joaillier d’un air gracieux, et lui dit : « Je n’ai pu apprendre avec quelle ardeur vous êtes entré dans les intérêts du prince de Perse et dans les miens, sans former aussitôt le dessein de vous en remercier moi-même. Je rends grâces au ciel de nous avoir sitôt dédommagés de la perte d’Ebn Thaher… »

Scheherazade fut obligée de s’arrêter en cet endroit, à cause du jour qu’elle vit paroître. Le lendemain, elle continua son récit de cette sorte :