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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/360

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LES MILLE ET UNE NUITS,

nonça avec tant de vivacité, qu’il ne donna pas le temps au joaillier de lui parler, le joaillier lui dit : « Prince, on ne peut prendre plus de part à vos maux que j’en prends ; et si vous voulez avoir la patience de m’écouter, vous verrez que je puis y apporter du soulagement. » À ce discours, le prince se tut et lui donna audience. « Je vois bien, reprit alors le joaillier, que l’unique moyen de vous rendre content, est de faire en sorte que vous puissiez entretenir Schemselnihar en liberté. C’est une satisfaction que je veux vous procurer, et j’y travaillerai dès demain. Il ne faut point vous exposer à entrer dans le palais de Schemselnihar : vous savez par expérience que c’est une démarche fort dangereuse. Je sais un lieu plus propre à cette entrevue, et où vous serez en sûreté. » Comme le joaillier achevoit ces paroles, le prince l’embrassa avec transport. « Vous ressuscitez, dit-il, par cette charmante promesse, un malheureux amant qui s’étoit déjà condamné à la mort.