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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/363

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CONTES ARABES.

ses souffrances. Il prit un habit manifique, et sortit sans suite avec le joaillier, qui le fit passer par plusieurs rues détournées, afin que personne ne les observât, et l’introduisit enfin dans la maison, où ils commencèrent à s’entretenir jusqu’à l’arrivée de Schemselnihar.

Ils n’attendirent pas long-temps cette amante trop passionnée. Elle arriva après la prière du soleil couché avec sa confidente et deux autres esclaves. De pouvoir vous exprimer l’excès de joie dont les deux amans furent saisis à la vue l’un de l’autre, c’est une chose qui ne m’est pas possible ! Ils s’assirent sur le sofa, et se regardèrent quelque temps sans pouvoir parler, tant ils étoient hors d’eux-mêmes. Mais quand l’usage de la parole leur fut revenu, ils se dédommagèrent bien de ce silence. Ils se dirent des choses si tendres, que le joaillier, la confidente et les deux esclaves en pleurèrent. Le joaillier néanmoins essuya ses larmes pour songer à la collation, qu’il apporta lui-même. Les amans