Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
361
CONTES ARABES.

cour, et ils n’ignorent pas que malgré les ordres qui ont été donnés pour les prendre, on n’a pu encore se saisir d’aucun d’eux, quelque diligence qu’on ait faite. Vous en serez quitte en rendant à vos amis la valeur des choses qui ont été volées, et il vous restera encore, Dieu merci, assez de biens. »

En attendant que le jour parût, le joaillier fit raccommoder par son esclave, le mieux qu’il fut possible, la porte de la rue qui avoit été forcée ; après quoi il retourna dans sa maison ordinaire avec son esclave, en faisant de tristes réflexions sur ce qui étoit arrivé. « Ebn Thaher, dit-il en lui-même, a été bien plus sage que moi ; il avoit prévu ce malheur où je me suis jeté en aveugle. Plût à Dieu que je ne me fusse jamais mêlé d’une intrigue qui me coûtera peut-être la vie ! »

À peine étoit-il jour, que le bruit de la maison pillée se répandit dans la ville, et attira chez lui une foule d’amis et de voisins, dont la plupart,