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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/379

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CONTES ARABES.

Le joaillier s’estima trop heureux de la grâce qu’on lui faisoit. Quand les voleurs lui eurent livré l’argenterie, ils firent venir le prince de Perse et Schemselnihar, et leur dirent de même qu’au joaillier, qu’ils alloient les ramener en un lieu d’où ils pourroient se retirer chacun chez soi ; mais qu’auparavant ils vouloient qu’ils s’engageassent par serment de ne les pas déceler. Le prince de Perse, Schemselnihar et le joaillier leur dirent qu’ils auroient pu se fier à leur parole, mais puisqu’ils le souhaitoient, qu’ils juroient solennellement de leur garder une fidélité inviolable. Aussitôt les voleurs, satisfaits de leur serment, sortirent avec eux.

Dans le chemin, le joaillier inquiet de ne pas voir la confidente ni les deux esclaves, s’approcha de Schemselnihar, et la supplia de lui apprendre ce qu’elles étoient devenues. « Je n’en sais aucune nouvelle, répondit-elle. Je ne puis vous dire autre chose, sinon qu’on nous enleva de chez vous, qu’on nous fit passer l’eau, et