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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/40

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LES MILLE ET UNE NUITS,

noissent mieux que moi : livrez-le, et m’en apportez l’argent tout-à-l’heure. »

» Le crieur m’étoit venu offrir cinquante scherifs de la part du plus riche joaillier du bezestein, qui n’avoit fait cette offre que pour me sonder et savoir si je connoissois bien la valeur de ce que je mettois en vente. Ainsi, il n’eut pas plutôt appris ma réponse, qu’il mena le crieur avec lui chez le lieutenant de police, à qui montrant le collier : « Seigneur, dit-il, voilà un collier qu’on m’a volé ; et le voleur, déguisé en marchand, a eu la hardiesse de venir l’exposer en vente, et il est actuellement dans le bezestein. Il se contente, poursuivit-il, de cinquante scherifs pour un joyau qui en vaut deux mille : rien ne sauroit mieux prouver que c’est un voleur. »

» Le lieutenant de police m’envoya arrêter sur-le-champ ; et lorsque je fus devant lui, il me demanda si le collier qu’il tenoit à la main n’étoit pas celui que je venois de met-