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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/412

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LES MILLE ET UNE NUITS,

pour y arriver demain avant le jour. Prenez de vos gens ce que vous jugerez à propos, avec de bons chevaux, et souffrez que je me sauve avec vous. »

Le prince de Perse, qui ne vit pas d’autre parti à prendre, donna ordre aux préparatifs les moins embarrassans, prit de l’argent et des pierreries ; et après avoir pris congé de sa mère, il partit, s’éloigna de Bagdad en diligence, avec le joaillier et les gens qu’il avoit choisis.

Ils marchèrent le reste du jour et toute la nuit sans s’arrêter en aucun lieu, jusqu’à deux ou trois heures avant le jour du lendemain, que fatigués d’une si longue traite, et leurs chevaux n’en pouvant plus, ils mirent pied à terre pour se reposer.

Ils n’avoient presque pas eu le temps de respirer, qu’ils se virent assaillis tout-à-coup par une grosse troupe de voleurs. Ils se défendirent quelque temps très-courageusement ; mais les gens du prince furent tués. Cela obligea le prince et le joaillier à