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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/414

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LES MILLE ET UNE NUITS,

je meure ici ou ailleurs. Peut-être même qu’au moment où nous parlons, Schemselnihar n’est plus, et je ne dois plus chercher à vivre après elle. » Le joaillier le persuada enfin, à force de prières. Ils marchèrent quelque temps, et ils rencontrèrent une mosquée qui étoit ouverte, où ils entrèrent et passèrent le reste de la nuit.

À la pointe du jour un homme seul arriva dans cette mosquée. Il y fit sa prière ; et quand il eut achevé, il aperçut en se retournant le prince de Perse et le joaillier qui étoient assis dans un coin. Il s’approcha d’eux en les saluant avec beaucoup de civilité. « Autant que je puis le connoître, leur dit-il, il me semble que vous êtes étrangers. » Le joaillier prit la parole : « Vous ne vous trompez pas, répondit-il : nous avons été volés cette nuit en venant de Bagdad, comme vous le pouvez voir à l’état où nous sommes, et nous avons besoin de secours ; mais nous ne savons à qui nous adres-