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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/428

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LES MILLE ET UNE NUITS,

rable pour l’entretenir et pour ma subsistance en particulier. D’ailleurs le calife, qui n’ignore pas les amours du prince de Perse et de Schemselnihar, comme je vous l’ai dit, et qui ne s’en est pas scandalisé, n’en sera nullement fâché. » Le joaillier n’eut plus rien à dire : il pria seulement la confidente de le mener à ce tombeau pour y faire sa prière. Sa surprise fut grande en y arrivant, quand il vit la foule du monde des deux sexes qui y accouroit de tous les endroits de Bagdad. Il ne put en approcher que de loin ; et lorsqu’il eut fait sa prière : « Je ne trouve plus impossible, dit-il à la confidente en la rejoignant, d’exécuter ce que vous aviez si bien imaginé. Nous n’avons qu’à publier, vous et moi, ce que nous savons des amours de l’un et de l’autre, et particulièrement de la mort du prince de Perse, arrivée presque dans le même temps. Avant que son corps n’arrive, tout Bagdad concourra à demander qu’il ne soit pas séparé d’avec celui de Schemselnihar. » La chose réussit ; et