Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/439

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
431
CONTES ARABES.

pour vous dire, reprit le sultan, que je veux vous marier. Que vous en semble ? »

Le prince Camaralzaman entendit ces paroles avec un grand déplaisir. Elles le déconcertèrent ; la sueur lui en montoit même au visage, et il ne savoit que répondre. Après quelques momens de silence, il répondit : « Sire, je vous supplie de me pardonner si je parois interdit à la déclaration que votre Majesté me fait ; je ne m’y attendois pas dans la grande jeunesse où je suis. Je ne sais même si je pourrai jamais me résoudre au lien du mariage, non-seulement à cause de l’embarras que donnent les femmes, comme je le comprends fort bien, mais même, après ce que j’ai lu dans nos auteurs de leurs fourberies, de leurs méchancetés et de leurs perfidies. Peut-être ne serai-je pas toujours dans ce sentiment. Je sens bien néanmoins qu’il me faut du temps avant de me déterminer à ce que votre Majesté exige de moi. »

Scheherazade vouloit poursuivre ;