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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/44

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LES MILLE ET UNE NUITS,

moi-même, ce sera à lui de me pardonner ou de me faire mourir. »

» Lorsqu’on m’eut conduit devant lui, je remarquai qu’il me regarda d’un œil de compassion, et j’en tirai un bon augure. Il me fit délier ; et puis s’adressant au marchand joaillier, mon accusateur, et au propriétaire de ma maison : « Est-ce là, leur dit-il, l’homme qui a exposé en vente le collier de perles ? « Ils ne lui eurent pas plutôt répondu qu’oui, qu’il dit : « Je suis assuré qu’il n’a pas volé le collier, et je suis fort étonné qu’on lui ait fait une si grande injustice. » Rassuré par ces paroles : « Seigneur, m’écriai-je, je vous jure que je suis en effet très-innocent. Je suis persuadé même que le collier n’a jamais appartenu à mon accusateur, que je n’ai jamais vu, et dont l’horrible perfidie est cause qu’on m’a traité si indignement. Il est vrai que j’ai confessé que j’avois fait le vol ; mais j’ai fait cet aveu contre ma conscience, pressé par les tourmens, et pour une raison que je suis prêt à vous dire,