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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/448

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LES MILLE ET UNE NUITS,

si grande aversion pour le mariage. Si vous n’en avez pas d’autres que celle de la malice et de la méchanceté des femmes, elle ne peut pas être plus foible ni moins raisonnable. Je ne veux pas prendre la défense des méchantes femmes : il y en a un très-grand nombre, j’en suis très-persuadée ; mais c’est une injustice des plus criantes de les taxer toutes de l’être. Hé, mon fils, vous arrêtez-vous à quelques-unes dont parlent vos livres, qui ont causé à la vérité de grands désordres, et que je ne veux pas excuser ? Mais, que ne faites-vous attention à tant de monarques, à tant de sultans et à tant d’autres princes particuliers, dont les tyrannies, les barbaries et les cruautés font horreur à lire dans les histoires que j’ai lues comme vous ? Pour une femme, vous trouverez mille de ces tyrans et de ces barbares. Et les femmes honnêtes et sages, mon fils, qui ont le malheur d’être mariées à ces furieux, croyez-vous qu’elles soient fort heureuses ? »