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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/452

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LES MILLE ET UNE NUITS,

pères. Mais il est toujours glorieux à une race de rois de finir par un prince aussi digne de l’être, comme je tâcherois de me rendre tel que ses prédécesseurs, et que celui par où elle a commencé. »

Depuis ce temps-là, Fatime eut très-souvent de semblables entretiens avec le prince Camaralzaman, et il n’y a pas de biais par où elle n’ait tâché de déraciner son aversion. Mais il éluda toutes les raisons qu’elle put lui apporter, par d’autres raisons auxquelles elle ne savoit que répondre, et il demeura inébranlable.

L’année s’écoula, et au grand regret du sultan Schahzaman, le prince Camaralzaman ne donna pas la moindre marque d’avoir changé de sentiment. Un jour de conseil solennel enfin, que le premier visir, les autres visirs, les principaux officiers de la couronne, et les généraux d’armée étoient assemblés, le sultan prit la parole, et dit au prince : « Mon fils, il y a long-temps que je vous ai marqué la passion avec laquelle je