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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/454

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LES MILLE ET UNE NUITS,

tres meubles, quelques livres et un seul esclave pour le servir.

Camaralzaman, content d’avoir la liberté de s’entretenir avec ses livres, regarda sa prison avec assez d’indifférence. Sur le soir, il se leva, il fit sa prière ; et après avoir lu quelques chapitres de l’Alcoran avec la même tranquillité que s’il eut été dans son appartement au palais du sultan son père, il se coucha sans éteindre la lampe qu’il laissa près de son lit, et s’endormit.

Dans cette tour, il y avoit un puits qui servoit de retraite pendant le jour à une fée nommée Maimoune, fille de Damriat, roi ou chef d’une légion de génies. Il étoit environ minuit, lorsque Maimoune s’élança légèrement au haut du puits pour aller par le monde, selon sa coutume, où la curiosité la porteroit. Elle fut fort étonnée de voir de la lumière dans la chambre du prince Camaralzaman. Elle y entra, et sans s’arrêter à l’esclave qui étoit couché à la porte, elle s’approcha du lit, dont la ma-