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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/464

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LES MILLE ET UNE NUITS,

riage, ni d’aucun autre ; sinon je m’enfoncerai le poignard dans le sein, et me délivrerai de vos importunités. »

» Le roi de la Chine, extrêmement indigné contre la princesse, lui repartit : « Ma fille, vous êtes une folle, et je vous traiterai en folle. » En effet, il la fit renfermer dans un seul appartement d’un de ses palais, et ne lui donna que dix vieilles femmes pour lui tenir compagnie et la servir, dont la principale étoit sa nourrice. Ensuite, afin que les rois voisins qui lui avoient envoyé des ambassades, ne songeassent plus à elle, il leur dépêcha des envoyés pour leur annoncer l’éloignement où elle étoit pour le mariage. Et comme il ne douta pas qu’elle ne fût véritablement folle, il chargea les mêmes envoyés de faire savoir dans chaque cour, que s’il y avoit quelque médecin assez habile pour la guérir, il n’avoit qu’à venir, et qu’il la lui donneroit pour femme en récompense.

« Belle Maimoune, poursuivit