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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/485

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CONTES ARABES.

ici dans un lieu où je saurai me faire obéir. »

À ces paroles fermes, le grand visir fut dans un embarras qu’on ne peut exprimer, et il songea au moyen de s’en tirer le mieux qu’il lui seroit possible. Il prit le prince par la douceur, et il lui demanda dans les termes les plus humbles et les plus ménagés, si lui-même il avoit vu cette dame ?

« Oui, oui, repartit le prince, je l’ai vue, et je me suis fort bien aperçu que vous l’avez apostée pour me tenter. Elle a fort bien joué le rôle que vous lui avez prescrit, de ne pas dire un mot, de faire la dormeuse, et de se retirer dès que je serois rendormi. Vous le savez sans doute, et elle n’aura pas manqué de vous en faire le récit. »

« Prince, répliqua le grand visir, je vous jure qu’il n’est rien de tout ce que je viens d’entendre de votre bouche, et que le roi votre père et moi nous ne vous avons pas envoyé la dame dont vous parlez : nous n’en avons