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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/487

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CONTES ARABES.

Mais vous n’ignorez pas la nécessité où est un ministre d’exécuter les ordres du roi son maître. Si vous avez la bonté de me le permettre, je suis prêt à aller lui dire de votre part ce que vous m’ordonnerez. » « Je vous le permets, lui dit le prince : allez, et dites-lui que je veux épouser la dame qu’il m’a envoyée ou amenée, et qui a couché cette nuit avec moi. Faites promptement, et apportez-moi la réponse. » Le grand visir fit une profonde révérence en le quittant, et il ne se crut délivré que quand il fut hors de la tour, et qu’il eut refermé la porte sur le prince.

Le grand visir se présenta devant le roi Schahzaman avec une tristesse qui l’affligea d’abord. « Eh bien, lui demanda ce monarque, en quel état avez-vous trouvé mon fils ? « « Sire, répondit ce ministre, ce que l’esclave a rapporté à votre Majesté, n’est que trop vrai. » Il lui fit le récit de l’entretien qu’il avoit eu avec Camaralzaman, de l’emportement de ce prince, dès qu’il eut entrepris de lui re-