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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/493

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CONTES ARABES.

n’ayez vu la dame qui l’a fait naître. Plût à Dieu que je la connusse cette dame, vous seriez content dès aujourd’hui, et je serois le père le plus heureux du monde ! Mais où la chercher ? Comment, et par où est-elle entrée ici, sans que j’en aie rien su et sans mon consentement ? Pourquoi y est-elle entrée seulement pour dormir avec vous, pour vous faire voir sa beauté, vous enflammer d’amour pendant qu’elle dormoit, et disparoître pendant que vous dormiez ? Je ne comprends rien dans cette aventure, mon fils ; et si le ciel ne nous est favorable, elle nous mettra au tombeau vous et moi. » En achevant ces paroles et en prenant le prince par la main : « Venez, ajouta-t-il, allons nous affliger ensemble, vous, d’aimer sans espérance, et moi, de vous voir affligé, et de ne pouvoir remédier à votre mal.»

Le roi Schahzaman tira le prince hors de la tour, et l’emmena au palais où le prince, au désespoir d’aimer de toute son ame une dame in-