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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/505

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CONTES ARABES.

foi par la bague que je porte : ne trouvez pas mauvais que je n’en accepte pas un autre. »

L’émir s’étoit attendu que la princesse feroit et diroit des extravagances. Il fut très-étonné de la voir tranquille, et parler de si bon sens, et il connut très-parfaitement qu’elle n’avoit pas d’autre folie qu’un amour très-violent qui devoit être bien fondé. Il n’osa pas prendre la liberté de s’en expliquer au roi. Le roi n’auroit pu souffrir que la princesse eût ainsi donné son cœur à un autre que celui qu’il vouloit lui donner de sa main. Mais en se prosternant à ses pieds : « Sire, dit-il, après ce que je viens d’entendre, il seroit inutile que j’entreprisse de guérir la princesse ; je n’ai pas de remèdes propres à son mal, et ma vie est à la disposition de sa Majesté. » Le roi, irrité de l’incapacité de l’émir, et de la peine qu’il lui avoit donnée, lui fit couper la tête.

Quelques jours après, afin de n’avoir pas à se reprocher d’avoir rien négligé pour procurer la guérison à