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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/521

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CONTES ARABES.

expliqua pas au grand visir ; il lui dit seulement que s’il voyoit le prince, il jugeroit mieux du secours qu’il pourroit lui donner. « Suivez-moi, lui dit le grand visir, vous trouverez le roi près de lui, qui m’a déjà marqué qu’il vouloit vous voir. »

La première chose dont Marzavan fut frappé en entrant dans la chambre du prince, fut de le voir dans son lit, languissant et les yeux fermés. Quoiqu’il fût en cet état, sans avoir égard au roi Schahzaman, père du prince, qui étoit assis près de lui, ni au prince que cette liberté pouvoit incommoder, il ne laissa pas de s’écrier : « Ciel, rien au monde n’est plus semblable ! » Il vouloit dire qu’il le trouvoit ressemblant à la princesse de la Chine ; et il étoit vrai qu’ils avoient beaucoup de ressemblance dans les traits.

Ces paroles de Marzavan donnèrent de la curiosité au prince Camaralzaman, qui ouvrit les yeux et le regarda. Marzavan, qui avoit infiniment d’esprit, profita de ce moment, et lui