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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/81

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CONTES ARABES.

vous me faites plus d’honneur que je ne mérite. Si je dis quelque chose de beau, j’en suis redevable à l’audience favorable que vous avez la bonté de me donner : ce sont vos libéralités qui m’inspirèrent toutes ces pensées sublimes qui ont le bonheur de vous plaire. » Un jour qu’il étoit charmé d’un discours admirable que je venois de lui faire : « Qu’on lui donne, dit-il, cent pièces d’or, et qu’on le revêtisse d’une de mes plus riches robes. » Je reçus ce présent sur-le-champ : aussitôt je tirai son horoscope, et je le trouvai le plus heureux du monde. Je poussai même encore plus loin la reconnoissance, car je lui tirai du sang avec les ventouses. »

Le barbier n’en demeura pas là ; il enfila un autre discours qui dura une grosse demi-heure. Fatigué de l’entendre, et chagrin de voir que le temps s’écouloit sans que j’en fusse plus avancé, je ne savois plus que lui dire. « Non, m’écriai-je, il n’est pas possible qu’il y ait au monde un au-