Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
86
LES MILLE ET UNE NUITS,

je reviendrai aussitôt. Je ne veux pas commettre l’incivilité de vous laisser aller seul ; vous méritez bien que j’aie pour vous cette complaisance. » « Ciel, m’écriai-je alors, je ne pourrai donc pas me délivrer aujourd’hui d’un homme si fâcheux ! Au nom du grand Dieu vivant, lui dis-je, finissez vos discours importuns ! Allez trouver vos amis : buvez, mangez, réjouissez-vous, et laissez-moi la liberté d’aller avec les miens. Je veux partir seul, je n’ai pas besoin que personne m’accompagne. Aussi bien, il faut que je vous l’avoue, le lieu où je vais n’est pas un lieu où vous puissiez être reçu ; on n’y veut que moi. » « Vous vous moquez, Seigneur, repartit-il : si vos amis vous ont convié à un festin, quelle raison peut vous empêcher de me permettre de vous accompagner ? Vous leur ferez plaisir, j’en suis sûr, de leur mener un homme qui a comme moi le mot pour rire, et qui sait divertir agréablement une compagnie. Quoi que vous me puissiez dire, la chose est