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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/97

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CONTES ARABES.

avoit prévu que ce contre-temps pourroit arriver, elle avoit songé au moyen de me faire sortir sûrement ; mais l’indiscrétion du malheureux barbier me causoit une grande inquiétude ; et vous allez voir que cette inquiétude n’étoit pas sans fondement.

» Dès que le cadi fut rentré chez lui, il donna lui-même la bastonnade à un esclave qui l’avoit méritée, L’esclave poussoit de grands cris qu’on entendoit de la rue. Le barbier crut que c’étoit moi qui criois et qu’on maltraitoit. Prévenu de cette pensée, il fait des cris épouvantables, déchire ses habits, jette de la poussière sur sa tête, appelle au secours tout le voisinage, qui vient à lui aussitôt. On lui demande ce qu’il a, et quel secours on peut lui donner. « Hélas, s’écrie-t-il, on assassine mon maître, mon cher patron ! » Et sans rien dire davantage, il court jusque chez moi, en criant toujours de même, et revient suivi de tous mes domestiques armés de bâtons. Ils frappent avec