Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, III.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
CONTES ARABES.

ce qu’il est dans ma maison ? Et s’il y est, comment y est-il entré, ou qui peut l’y avoir introduit ? « « Vous ne m’en ferez point accroire avec votre grande barbe, méchant cadi, repartit le barbier, je sais bien ce que je dis. Votre fille aime notre maître, et lui a donné rendez-vous dans votre maison pendant la prière de midi ; vous en avez sans doute été averti ; vous êtes revenu chez vous, vous l’y avez surpris, et lui avez fait donner la bastonnade par vos esclaves ; mais vous n’aurez pas fait cette méchante action impunément : le calife en sera informé, et en fera bonne et briève justice. Laissez-le sortir, et nous le rendez tout à l’heure, sinon nous allons entrer et vous l’arracher, à votre honte. « « Il n’est pas besoin de tant parler, reprit le cadi, ni de faire un si grand éclat : si ce que vous dites est vrai, vous n’avez qu’à entrer et le chercher, je vous en donne la permission. » Le cadi n’eut pas achevé ces mots, que le barbier et mes gens se jetèrent dans la maison comme des