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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/117

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CONTES ARABES.

contraire, ravie de ce spectacle agréable : « Eh quoi, Seigneur, s’écria-t-elle, vous craigniez qu’il n’y eût rien de prêt ! Vous voyez cependant que votre esclave a fait plus que vous ne croyiez. Mais, si je ne me trompe, ces préparatifs sont pour une autre dame que moi ? Cela n’importe : qu’elle vienne cette dame, je vous promets de n’en être pas jalouse. La grâce que je vous demande, c’est de vouloir bien souffrir que je la serve et vous aussi. »

Amgiad ne put s’empêcher de rire de la plaisanterie de la dame, tout affligé qu’il étoit. « Madame, reprit-il en pensant tout autre chose qui le désoloit dans l’ame, je vous assure qu’il n’est rien moins que ce que vous vous imaginez : ce n’est là que mon ordinaire bien simplement. » Comme il ne pouvoit se résoudre à se mettre à une table qui n’avoit pas été préparée pour lui, il voulut s’asseoir sur le sofa ; mais la dame l’en empêcha. « Que faites-vous, lui dit-elle ? Vous devez avoir faim après le bain : met-