Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
120
LES MILLE ET UNE NUITS,

CCXXXIIIe NUIT.

Sire, la tête de la dame eût interrompu le sommeil du grand écuyer, en tombant sur lui, quand le bruit du coup de sabre ne l’eût pas éveillé. Étonné de voir Amgiad avec le sabre ensanglanté et le corps de la dame par terre sans tête, il lui demanda ce que cela signifioit. Amgiad lui raconta la chose comme elle s’étoit passée, et en achevant : « Pour empêcher cette furieuse, ajouta-t-il, de vous ôter la vie, je n’ai point trouvé d’autre moyen que de la lui ravir à elle-même. »

« Seigneur, reprit Bahader plein de reconnoissance, des personnes de votre sang, et aussi généreuses, ne sont pas capables de favoriser des actions si méchantes. Vous êtes mon libérateur, et je ne puis assez vous en