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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/180

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LES MILLE ET UNE NUITS,

retirant en leur particulier, une compagne dont l’entretien étoit également utile, agréable et divertissant. Car enfin, ajoutoient-ils, c’est ne pas différer des bêtes que d’avoir une esclave pour la voir simplement, et contenter une passion que nous avons commune avec elles.

Le roi se rangea du parti des derniers, et il le fit connoître en ordonnant à Khacan de lui acheter une esclave qui fût parfaite en beauté, qui eût toutes les belles qualités que l’on venoit de dire, et sur toutes choses, qui fût très-savante.

Saouy jaloux de l’honneur que le roi faisoit à Khacan, et qui avoit été de l’avis contraire : « Sire, reprit-il, il sera bien difficile de trouver une esclave aussi accomplie que votre Majesté la demande. Si on la trouve, ce que j’ai de la peine à croire, elle l’aura à bon marché, si elle ne lui coûte que dix mille pièces d’or. » « Saouy, repartit le roi, vous trouvez apparemment que la somme est trop grosse : elle peut l’être pour vous,