fait de sa personne, jeune, agréable et hardi ; et comme il avoit infiniment d’esprit, et qu’il s’exprimoit avec facilité, il avoit un don particulier de persuader tout ce qu’il vouloit. Il vit la belle Persienne ; et dès leur première entrevue, quoiqu’il eut appris que son père l’avoit achetée pour le roi, et que son père le lui eut déclaré lui-même, il ne se fît pas néanmoins violence pour s’empêcher de l’aimer. Il se laissa entraîner par les charmes dont il fut frappé d’abord ; et l’entretien qu’il eut avec elle, lui fit prendre la résolution d’employer toute sorte de moyens pour l’enlever au roi.
De son côté, la belle Persienne trouva Noureddin très-aimable. « Le visir me fait un grand honneur, dit-elle en elle-même, de m’avoir achetée pour me donner au roi de Balsora. Je m’estimerois très-heureuse, quand il se contenteroit de ne me donner qu’à son fils. »
Noureddin fut très-assidu à profiter de l’avantage qu’il avoit de voir