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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/190

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LES MILLE ET UNE NUITS,

ler de votre habit qui vous sied à merveille, vous apportez du bain une beauté si fort au-dessus de ce que vous étiez auparavant, que je ne vous reconnois plus moi-même ; si je croyois que le bain fût encore assez bon, j’irois en prendre ma part : je suis aussi bien dans un âge qui demande désormais que j’en fasse souvent provision. » « Madame, reprit la belle Persienne, je n’ai rien à répondre aux honnêtetés que vous avez pour moi, sans les avoir méritées. Pour ce qui est du bain, il est admirable ; et si vous avez dessein d’y aller, vous n’avez pas de temps à perdre. Vos femmes peuvent vous dire la même chose que moi. « 

La femme du visir considéra qu’il y avoit plusieurs jours qu’elle n’étoit allée au bain, et voulut profiter de l’occasion. Elle le témoigna à ses femmes ; et ses femmes se furent bientôt munies de tout l’appareil qui lui étoit nécessaire. La belle Persienne se retira à son appartement ; et la femme du visir, avant de passer au bain,