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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/197

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CONTES ARABES.

soler. « Ne vous affligez pas, lui dit-elle, je ferai aisément dix mille pièces d’or d’une partie de mes pierreries : vous en achèterez une autre esclave qui sera plus belle et plus digne du roi. »

« Eh, croyez-vous, reprit le visir, que je sois capable de me tant affliger pour la perte de dix mille pièces d’or ? Il ne s’agit pas ici de cette perte, ni même de la perte de tous mes biens, dont je serois aussi peu touché. Il s’agit de celle de mon honneur, qui m’est plus précieux que tous les biens du monde. » « Il me semble néanmoins, Seigneur, repartit la dame, que ce qui se peut réparer par de l’argent, n’est pas d’une si grande conséquence. »

« Hé quoi, répliqua le visir, ne savez-vous pas que Saouy est mon ennemi capital ? Croyez-vous que dès qu’il aura appris cette affaire, il n’aille pas triompher de moi près du roi ? » « Votre Majesté, lui dira-t-il, ne parle que de l’affection et du zèle de Khacan pour son service ; il vient