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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/202

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LES MILLE ET UNE NUITS,

gné de vous, n’en devine la véritable cause que vous voulez tenir si cachée ? Si cela arrivoit, vous seriez tombé justement dans le malheur que vous avez un si grand intérêt d’éviter. »

« Madame, reprit le visir, ce que vous dites là est de bon sens ; mais je ne puis me résoudre à pardonner à Noureddin, que je ne l’aie mortifié comme il le mérite. » « Il sera suffisamment mortifié, repartit la dame, quand vous aurez fait ce qui me vient en pensée. Votre fils entre ici chaque nuit, lorsque vous êtes retiré ; il y couche, et il en sort avant que vous soyez levé. Attendez-le ce soir jusqu’à son arrivée, et faites semblant de le vouloir tuer : je viendrai à son secours ; et en lui marquant que vous lui donnez la vie à ma prière, vous l’obligerez de prendre la belle Persienne à telle condition qu’il vous plaira. Il l’aime, et je sais que la belle Persienne ne le hait pas. »

Khacan voulut bien suivre ce conseil : ainsi avant qu’on ouvrît à Noureddin, lorsqu’il arriva à son heure