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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/211

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CONTES ARABES.

Noureddin, je n’ai pas besoin de tes leçons : continue de me faire manger, et ne te mets pas en peine du reste. »

Les amis de Noureddin cependant étoient fort assidus à sa table, et ne manquoient pas l’occasion de profiter de sa facilité. Ils le flattoient, ils le louoient, et faisoient valoir jusqu’à la moindre de ses actions les plus indifférentes. Sur-tout ils n’oublioient pas d’exalter tout ce qui lui appartenoit, et ils y trouvoient leur compte. « Seigneur, lui disoit l’un, je passois l’autre jour par la terre que vous avez en tel endroit ; rien n’est plus magnifique ni mieux meublé que la maison ; c’est un paradis de délices que le jardin qui l’accompagne. » « Je suis ravi qu’elle vous plaise, reprenoit Noureddin : qu’on m’apporte une plume, de l’encre et du papier, et que je n’en entende plus parler ; c’est pour vous, je vous la donne. » D’autres ne lui avoient pas plutôt vanté quelqu’une des maisons, des bains et des lieux publics à loger des étrangers, qui lui appartenoient, et lui