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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/221

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CONTES ARABES.

tre voie pour vous tirer de la misère »

Le remède parut extrêmement dur à Noureddin ; mais qu’eût-il pu faire dans la position où il étoit ? Il vendit premièrement ses esclaves, bouches alors inutiles, qui lui eussent fait une dépense beaucoup au-delà de ce qu’il étoit en état de supporter. Il vécut quelque temps sur l’argent qu’il en fit ; et lorqu’il vint à manquer, il fit porter ses meubles à la place publique, où ils furent vendus beaucoup au-dessous de leur juste valeur, quoiqu’il y en eût de très-précieux qui avoient coûté des sommes immenses. Cela le fit subsister un long espace de temps ; mais enfin ce secours manqua, et il ne lui restoit plus de quoi faire d’autre argent : il en témoigna l’excès de sa douleur à la belle Persienne.

Noureddin ne s’attendoit pas à la réponse que lui fit cette sage personne. « Seigneur, lui dit-elle, je suis votre esclave, et vous savez que le feu visir votre père m’a achetée dix mille pièces d’or. Je sais bien que je