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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/225

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CONTES ARABES.

rer qu’il en tireroit une grosse somme, lui promit d’employer tout son art à la faire acheter au plus haut prix qu’il lui seroit possible.

Hagi Hassan et Noureddin sortirent de la chambre, et Hagi Hassan y enferma la belle Persienne. Il alla ensuite chercher les marchands ; mais ils étoient tous occupés à acheter des esclaves grecques, africaines, tartares et autres, et il fut obligé d’attendre qu’ils eussent fait leurs achats. Dès qu’ils eurent achevé, et qu’à-peu-près ils se furent tous rassemblés : « Mes bons Seigneurs, leur dit-il avec une gaieté qui paroissoit sur son visage et dans ses gestes, tout ce qui est rond, n’est pas noisette ; tout ce qui est long, n’est pas figue ; tout ce qui est rouge, n’est pas chair, et tous les œufs ne sont pas frais. Je veux vous dire que vous avez bien vu et bien acheté des esclaves en votre vie ; mais vous n’en avez jamais vu une seule qui puisse entrer en comparaison avec celle que je vous annonce. C’est la perle des esclaves : venez, sui-