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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/236

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LES MILLE ET UNE NUITS,

me. Il l’avoit employée à acheter celle-ci ; mais au lieu de l’amener à votre Majesté, il ne vous en jugea pas digne, et en fit présent à son fils. Depuis la mort du père, le fils a bu, mangé et dissipé tout ce qu’il avoit, et il ne lui est resté que cette esclave qu’il s’étoit enfin résolu à vendre, et que l’on vendoit en effet en son nom. Je l’ai fait venir, et sans lui parler de la prévarication, ou plutôt de la perfidie de son père envers votre Majesté : « Noureddin, lui ai-je dit le plus honnêtement du monde, les marchands, comme je l’apprends, ont mis d’abord votre esclave à quatre mille pièces d’or. Je ne doute pas qu’à l’envi l’un de l’autre ils ne la fassent monter à un prix beaucoup plus haut : croyez-moi, donnez-la-moi pour les quatre mille pièces d’or, et je vais l’acheter pour en faire un présent au roi notre seigneur et maître, à qui j’en ferai bien votre cour. Cela vous vaudra infiniment plus que ce que les marchands pour-