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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/278

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LES MILLE ET UNE NUITS,

sir ; et le grand visir ne le reconnut pas. « Que demandes-tu, lui dit-il ? Va, passe ton chemin. » Le calife se mit aussitôt à rire, et le grand visir le reconnut. « Commandeur des croyans, s’écria-t-il, est-il possible que ce soit vous ? Je ne vous reconnoissois pas, et je vous demande mille pardons de mon incivilité. Vous pouvez entrer présentement dans le salon, sans craindre que Scheich Ibrahim vous reconnoisse. » « Restez donc encore ici, lui dit-il et à Mesrour, pendant que je vais faire mon personnage. »

Le calife monta au salon, et frappa à la porte. Noureddin qui l’entendit le premier, en avertit Scheich Ibrahim ; et Sheich Ibrahim demanda qui c’étoit. Le calife ouvrit la porte ; et en avançant seulement un pas dans le salon pour se faire voir : « Scheich Ibrahim, répondit-il, je suis le pêcheur Kerim : comme je me suis aperçu que vous régaliez de vos amis, et que j’ai pêché deux beaux poissons dans le moment, je viens vous de-