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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/293

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CONTES ARABES.

mon palais, où vous serez traitée selon votre mérite. »

Ce discours rassura et consola la belle Persienne par un endroit bien sensible ; et elle se dédommagea pleinement de son affliction, par la joie d’apprendre que Noureddin qu’elle aimoit passionnément, venoit d’être élevé à une si haute dignité. Le calife exécuta la parole qu’il venoit de lui donner : il la recommanda même à Zobéide sa femme, après qu’il lui eut fait part de la considération qu’il venoit d’avoir pour Noureddin.

Le retour de Noureddin à Balsora fut plus heureux et plus avancé de quelques jours qu’il n’eût été à souhaiter pour son bonheur. Il ne vit ni parent ni ami en arrivant ; il alla droit au palais du roi, et le roi donnoit audience. Il fendit la presse en tenant la lettre, la main élevée ; on lui fit place, et il la présenta. Le roi la reçut, l’ouvrit, et changea de couleur en la lisant. Il la baisa par trois fois ; et il alloit exécuter l’ordre du calife, lorsqu’il s’avisa de