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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/298

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LES MILLE ET UNE NUITS,

vouloir bien que l’exécution s’en fasse devant le palais, et que les crieurs aillent l’annoncer dans tous les quartiers de la ville, afin que personne n’ignore que l’offense qu’il m’a faite, aura été pleinement réparée. » Le roi lui accorda ce qu’il demandoit ; et les crieurs en faisant leur devoir, répandirent une tristesse générale dans toute la ville. La mémoire toute récente des vertus du père, fit qu’on n’apprit qu’avec indignation qu’on alloit faire mourir le fils ignominieusement, à la sollicitation et par la méchanceté du visir Saouy.

Saouy alla en prison en personne, accompagné d’une vingtaine de ses esclaves, ministres de sa cruauté. On lui amena Noureddin, et il le fit monter sur un méchant cheval sans selle. Dès que Noureddin se vit livré entre les mains de son ennemi : « Tu triomphes, lui dit-il, et tu abuses de ta puissance ; mais j’ai confiance dans la vérité de ces paroles d’un de nos livres : « Vous jugez injustement ; et dans peu vous serez jugé vous-même. »