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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/320

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LES MILLE ET UNE NUITS,

qui demeura seul, coucha avec la belle esclave.

Le lendemain, le roi de Perse se leva plus content qu’il ne l’avoit été de toutes les femmes qu’il eut jamais vues, sans en excepter aucune ; et plus passionné pour la belle esclave que le jour d’auparavant. Il le fit bien paroître : en effet, il résolut de ne s’attacher uniquement qu’à elle, et il exécuta sa résolution. Dès le même jour, il congédia toutes ses autres femmes avec les riches habits, les pierreries et les bijoux qu’elles avoient à leur usage, et chacune une grosse somme d’argent, libres de se marier à qui bon leur sembleroit, et il ne retint que les matrones et autres femmes âgées, nécessaires pour être auprès de la belle esclave. Elle ne lui donna pas la consolation de lui dire un seul mot pendant une année entière. Il ne laissa pas cependant d’être très-assidu auprès d’elle, avec toutes les complaisances imaginables, et de lui donner les marques les plus signalées d’une passion très-violente.