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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/34

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LES MILLE ET UNE NUITS,

pour ce qu’elle étoit, elle la supplia une seconde fois de lui garder le secret, et de vouloir bien faire semblant qu’elle fût véritablement son mari jusqu’à l’arrivée du prince Camaralzaman qu’elle espéroit de revoir bientôt.

« Princesse, reprit la princesse de l’isle d’Ébène, ce seroit une destinée étrange, qu’un mariage heureux comme le vôtre, dût être de si peu de durée après un amour réciproque plein de merveilles. Je souhaite avec vous que le ciel vous réunisse bientôt. Assurez-vous cependant que je garderai religieusement le secret que vous venez de me confier. J’aurai le plus grand plaisir du monde d’être la seule qui vous connoisse pour ce que vous êtes dans le grand royaume de l’isle d’Ébène, pendant que vous le gouvernerez aussi dignement que vous avez déjà commencé. Je vous demandois de l’amour, et présentement je vous déclare que je serai la plus contente du monde si vous ne dédaignez pas de m’accorder votre ami-