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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/350

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LES MILLE ET UNE NUITS,

puissant roi, qui ne les avoit jamais vus, et qui ne les connoissoit pas, et qu’il y auroit une grande incivilité à manger à sa table sans lui. La rougeur leur en monta au visage ; et de l’émotion où ils en étoient, ils jetèrent des flammes par les narines et par la bouche, avec des yeux enflammés.

Le roi de Perse fut dans une frayeur inexprimable à ce spectacle, auquel il ne s’attendoit pas, et dont il ignoroit la cause. La reine Gulnare qui se douta de ce qui en étoit, et qui avoit compris l’intention de ses parens, ne fît que leur marquer, en se levant de sa place, qu’elle alloit revenir. Elle passa au cabinet, où elle rassura le roi par sa présence. « Sire, lui dit-elle, je ne doute pas que votre Majesté ne soit contente du témoignage que je viens de rendre des grandes obligations dont je lui suis redevable. Il n’a tenu qu’à moi de m’abandonner à leurs désirs, et de retourner avec eux dans nos états ; mais je ne suis pas capable d’une in-