Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
350
LES MILLE ET UNE NUITS,

tant de verges d’émeraudes de la longueur d’un demi-pied, et de trente filets ou colliers de perles, chacun de dix. « Sire, dit-il au roi de Perse en lui faisant présent de cette caisse, lorsque nous avons été appelés par la reine ma sœur, nous ignorions en quel endroit de la terre elle étoit, et qu’elle eût l’honneur d’être l’épouse d’un si grand monarque : c’est ce qui a fait que nous sommes arrivés les mains vuides. Comme nous ne pouvons témoigner notre reconnoissance à votre Majesté, nous la supplions d’en agréer cette foible marque en considération des faveurs singulières qu’il lui a plu de lui faire, auxquelles nous ne prenons pas moins de part qu’elle-même. »

On ne peut exprimer quelle fut la surprise du roi de Perse, quand il vit tant de richesses renfermées dans un si petit espace. « Hé quoi, prince, s’écria-t-il, appelez-vous une foible marque de votre reconnoissance, lorsque vous ne me devez rien, un présent d’un prix inesti-