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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/366

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LES MILLE ET UNE NUITS,

une hauteur et un mépris insupportable. Ils savoient au contraire qu’il regardoit tout le monde avec une bonté qui invitoit à s’approcher de lui ; qu’il écoutoit favorablement ceux qui avoient à lui parler, qu’il leur répondoit avec une bienveillance qui lui étoit particulière, et qu’il ne refusoit rien à personne, pour peu que ce qu’on lui demandoit fût juste.

Le jour de la cérémonie fut arrêté ; et ce jour-là, au milieu de son conseil qui étoit plus nombreux qu’à l’ordinaire, le roi de Perse, qui d’abord s’étoit assis sur son trône, en descendit, ôta sa couronne de dessus sa tête, la mit sur celle du prince Beder ; et après l’avoir aidé à monter à sa place, il lui baisa la main pour marque qu’il lui remettoit toute son autorité et tout son pouvoir ; après quoi il se mit au-dessous de lui, au rang des visirs et des émirs.

Aussitôt les visirs, les émirs, et tous les officiers principaux vinrent se jeter aux pieds du nouveau roi, et lui prêtèrent le serment de fidélité