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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/368

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LES MILLE ET UNE NUITS,

L’année suivante, après qu’il eut laissé l’administration des affaires à son conseil, sous le bon plaisir de l’ancien roi, son père, il sortit de la capitale sous prétexte de prendre le divertissement de la chasse ; mais c’étoit pour parcourir toutes les provinces du royaume, afin d’y corriger les abus, d’établir le bon ordre et la discipline partout, et d’ôter aux princes ses voisins mal-intentionnés l’envie de rien entreprendre contre la sûreté et la tranquillité de ses états, en se faisant voir sur les frontières.

Il ne fallut pas moins de temps qu’une année entière à ce jeune roi pour exécuter un dessein si digne de lui. Il n’y avoit pas long-temps qu’il étoit de retour, lorsque le roi son père tomba malade si dangereusement, que d’abord il connut lui-même qu’il n’en releveroit pas. Il attendit le dernier moment de sa vie avec une grande tranquillité ; et l’unique soin qu’il eut, fut de recommander aux ministres et aux seigneurs de la cour