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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/412

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LES MILLE ET UNE NUITS,

le roi l’ouvrit lui-même, et prit l’oiseau sur sa main. En le regardant avec une grande admiration, il demanda à l’officier s’il l’avoit vu manger ? « Sire, reprit l’officier, votre Majesté peut voir que le vase de sa mangeaille est encore plein, et je n’ai pas remarqué qu’il y ait touché. » Le roi dit qu’il failloit lui en donner de plusieurs sortes, afin qu’il choisît celle qui lui conviendroit.

Comme on avoit déjà mis la table, on servit dans le temps que le roi prescrivit cet ordre. Dès qu’on eut posé les plats, l’oiseau battit des ailes, s’échappa de la main du roi, vola sur la table, où il se mit à becqueter sur le pain et sur les viandes, tantôt dans un plat et tantôt dans un autre. Le roi en fut si surpris, qu’il envoya l’officier des eunuques avertir la reine de venir voir cette merveille. L’officier raconta la chose à la reine en peu de mots, et la reine vint aussitôt. Mais dès qu’elle eut vu l’oiseau, elle se couvrit le visage de son voile, et voulut se retirer. Le roi