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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/434

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LES MILLE ET UNE NUITS,

que je n’ai été délivré que pour rentrer presqu’aussitôt dans un autre, me la fait regarder avec horreur. » Ses larmes l’empêchèrent d’en dire davantage, et firent connoître avec quelle répugnance il se voyoit dans la nécessité fatale d’être livré à la reine Labe.

« Mon fils, repartit le vieillard Abdallah, ne vous affligez pas : j’avoue qu’on ne peut pas faire un grand fondement sur les promesses, et même sur les sermens d’une reine si pernicieuse. Je veux bien que vous sachiez que tout son pouvoir ne s’étend pas jusqu’à moi. Elle ne l’ignore pas ; et c’est pour cela, préférablement à toute autre chose, qu’elle a tant d’égards pour moi. Je saurai bien l’empêcher de vous faire le moindre mal, quand elle seroit assez perfide pour oser entreprendre de vous en faire. Vous pouvez vous fier à moi ; et pourvu que vous suiviez exactement les avis que je vous donnerai avant que je vous abandonne à elle, je vous suis garant qu’elle n’au-