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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IV.djvu/439

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CONTES ARABES.

pé, si tu crois que ton bonheur durera long-temps : c’est pour rendre ta chute plus assommante qu’on t’élève si haut ! » Ces discours lui firent connoître que le vieillard Abdallah lui avoit dépeint la reine Labe telle qu’elle étoit en effet ; mais comme il ne dépendoit plus de lui de se retirer du danger où il étoit, il s’abandonna à la Providence, et à ce qu’il plairoit au Ciel de décider de son sort.

La reine magicienne arriva à son palais ; et quand elle eut mis pied à terre, elle se fit donner la main par le roi Beder, et entra avec lui, accompagnée de ses femmes et des officiers de ses eunuques. Elle lui fit voir elle-même tous les appartemens, où il n’y avoit qu’or massif, pierreries, et que meubles d’une magnificence singulière. Quand elle l’eut mené dans son cabinet, elle s’avança avec lui sur un balcon, d’où elle lui fit remarquer un jardin d’une beauté enchantée. Le roi Beder louoit tout ce qu’il voyoit avec beaucoup d’esprit, de manière néanmoins qu’elle ne pou-